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CLIMATISATION, RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE & ÉCOLOGIE

L’été revient et avec lui des vagues de chaleur, de plus en plus longues et fortes, et ce résultant du dérèglement / réchauffement climatique auquel le monde fait face. Ces épisodes deviennent pour beaucoup insoutenables et conduisent à trouver des moyens pour se rafraichir.


La solution évidente pour beaucoup : la climatisation.


Avec plus de 25 % des foyers qui en sont équipés et encore plus présente dans le domaine tertiaire – plus de 60 % des bureaux –, la climatisation s’est largement développée en France.[1]

L'installation d'un système de climatisation assure un confort face à la chaleur ; cependant, ce dispositif n’est pas sans répercussion sur l’environnement, particulièrement quand des centaines de milliers de pompes à chaleur sont vendues chaque année en France.


RÉPERCUSSIONS ENVIRONNEMENTALES


Les émissions de gaz à effet de serre dues à la climatisation représentent près de 5 % des émissions du secteur du bâtiment. Ces émissions ont deux origines : la consommation d’énergie (via les émissions engendrées par la production de cette énergie) et les fluides frigorigènes.


La consommation électrique des climatisations du secteur résidentiel en 2020 est estimée à 4,9 TWh, et 10,6 TWh pour le tertiaire, principalement des bureaux et commerces.

Avec le mix énergétique français actuel, l’équivalent en émissions carbone de l’électricité et chaleur produites par EDF est de 50 gCO2/kWh. Les émissions dues à la climatisation dans le résidentiel sont alors de 245 000 t eqCO2, et le double dans le secteur tertiaire.

Les émissions de climatiseurs représentaient 0,04% des émissions totales de la France en 2020 (estimées à 552 millions de tonnes eqCO2), mais d’autres paramètres sont à prendre en considération.[2]

En outre, les fluides frigorigènes, indispensables au fonctionnement du climatiseur, sont davantage contributeurs aux émissions de gaz à effet de serre. L’émission de gaz frigorigène peut subvenir par des fuites tout au long du cycle de vie, lors de la fabrication, utilisation, maintenance et en fin de vie.

Les émissions de gaz à effet de serre causées par ces fluides représentent le double des émissions associées à la consommation d'électricité.

De plus, les pompes à chaleur rejettent l’air chaud à l’extérieur, ce qui entraine une surchauffe urbaine. Cela a pour effet d’amplifier les fortes températures en particulier dans les agglomérations. Ironie de la situation que l’on retrouve dans plusieurs grandes villes asiatiques et qui pourrait, à terme, se dérouler dans les pays occidentaux : une climatisation généralisée la journée provoque des rejets de chaleur dans l’air extérieur, rendant la ville encore plus chaude, particulièrement la nuit alors qu’initialement, les températures étaient propices à une vie nocturne.

D’après le baromètre de l’ADEME 2022, le réchauffement climatique est la 2ème préoccupation des Français après le pouvoir d’achat.[3] Malgré cette conscience écologique croissante, il semble y avoir une tension entre confort personnel et perspective environnementale.


SANS CLIMATISEUR : SOLUTIONS & ALTERNATIVES MOINS POLLUANTES


Économie sur la facture d’électricité et réduction de son empreinte carbone, beaucoup de Français font le choix ne pas acheter de système de climatisation pour leur domicile.


Quelles solutions ?


Pour garder son intérieur frais, il convient d’empêcher la chaleur d’entrer et ce de différentes façons :

  • fermer les volets lorsque le soleil rayonne sur les fenêtres

  • une bonne isolation ralentit la propagation de la chaleur (et vice-versa en hiver)

  • l'utilisation d'un ventilateur est une option moins impactante que la climatisation qui, même s’il ne permet pas de réduire la température de la pièce, apporte une sensation de fraicheur

Pour les extérieurs, les sols en pierre et béton sont à éviter car les minéraux stockent la chaleur pour la relâcher plus tard. Il convient de privilégier les terrasses en bois par exemple ou bien les végétaux qui sont de bons alliés comme l’explique un article publié précédemment par TOROW.[4]


AVEC CLIMATISEUR : LIMITER SON IMPACT


Certain(e)s possèdent déjà un climatiseur mais souhaitent néanmoins limiter leur impact environnemental ; auquel cas plusieurs solutions existent :

  • en cas de hautes températures, limiter le fonctionnement du climatiseur en réglant la température sur 26°C permet de diviser la consommation électrique par deux

  • bien choisir son climatiseur en fonction des besoins :

Parmi les différents types de climatisation, les pompes à chaleur réversibles sont les plus performantes, permettant de chauffer en hiver et climatiser en été. En revanche, le dispositif le plus polluant est le climatiseur mobile ou monobloc. Ce climatiseur est abordable par son prix d’une centaine d’euros et peut être déplacé grâce à des roulettes, mais présente de nombreux inconvénients. Il est peu efficace avec une utilisation limitée à une pièce de 10 à 30 m2, est bruyant et énergivore. De plus, ce système nécessite fréquemment de laisser une ouverture sur l’extérieur (porte ou fenêtre) afin de faire passer une gaine d’évacuation. In fine, ce climatiseur est plus polluant de par sa forte consommation et faible efficacité.

Sujet à controverse qui revient animer les débats chaque début d’été, la climatisation reste une solution pour beaucoup, mais interroge.

Son utilisation pose des problèmes environnementaux indéniables, mais elle répond elle-même à un problème climatique. Il convient de remonter à l’origine même de ce dérèglement climatique. Blâmer l’individu est un acte simple ; le problème est plus grand, est systémique quand moins de 100 entreprises – les groupes pétroliers en tête – sont responsables de plus de 70% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.


La climatisation, c’est s’adapter. Réformer, c’est agir.


Fleur HINSINGER

TOROW

[1] https://presse.ademe.fr/2021/06/la-climatisation-vers-une-utilisation-raisonnee-pour-limiter-limpact-sur-lenvironnement.html#:~:text=La%20climatisation%20est%20aujourd%27hui,gaz%20%C3%A0%20effet%20de%20serre [2] https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/estimation-de-lempreinte-carbone-de-1995-2020 [3] https://presse.ademe.fr/2022/11/barometre-les-representations-sociales-du-changement-climatique-2022-les-francais-de-plus-en-plus-pessimistes-quant-au-rechauffement-climatique-et-enclins-a-plus-de-sobriete-dans-leur-quotidien.html [4] https://www.torow.eu/post/végétalisation-à-paris-urgence-environnementale-et-politique

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