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COP28 : échec teinté de réussite ?



Frustration. Entre espoirs et compromis tronqués, voilà le terme qui pourrait au mieux décrire cette COP28.

Un accord, un consensus plutôt sur une transition hors des énergies fossiles en est sa conclusion, certes, mais simplement une transition, pas une sortie.


Après l’échec de la COP27, l’objectif semble donc manqué. Cette COP28 était-elle néanmoins utile ? Chez TOROW, nous pensons que oui.

 

Tour d’horizon des actions discutées et des engagements pris par les différentes parties.

 

ENERGIE

 

  • Un accord engageant 118 pays, dont la France, a été conclu pour tripler leurs capacités en énergies renouvelables d'ici 2030, sur la base de la proposition d'Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. Bien que non contraignant, cet accord s'aligne sur les recommandations de l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA). Notons toutefois l'absence de signature de deux des principaux émetteurs mondiaux :  la Chine et l'Inde.

 

  • La France a introduit l'initiative "Coal Transition Accelerator" (CTA) le 2 décembre, avec le soutien de plusieurs pays et organisations. L'objectif est de partager l'expertise, concevoir des politiques et débloquer des financements pour faciliter une transition juste du charbon vers les énergies propres. La stratégie repose sur la réduction des coûts du capital pour l'investissement dans les énergies propres sur les marchés en développement, la mise en place d'une commission de transition du charbon, et l'établissement d'un "étalon-or" pour évaluer les risques liés aux investissements dans de nouveaux actifs liés au charbon.

 

  • Une vingtaine de pays, dont la France, ont appelé à tripler les capacités de l’énergie nucléaire dans le monde d’ici 2050, par rapport à 2020.

 

Après des négociations prolongées, le texte final adopté a introduit une formulation appelant à « opérer une transition vers une sortie des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d’une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l’action dans cette décennie cruciale, afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050, conformément aux préconisations scientifiques ». Cette évolution, initialement demandée par de nombreux pays, propose pour la première fois dans l’histoire des COP de mentionner toutes les énergies fossiles. Environ 130 pays, dont les États-Unis, ont soutenu ce texte plus ambitieux, soulignant ainsi l'importance cruciale de prendre des mesures concrètes pour lutter contre le changement climatique. Le texte appelle ainsi à accélérer les énergies renouvelables, améliorer l'efficacité énergétique et développer des technologies zéro carbone et bas carbone, y compris le nucléaire, l'hydrogène bas carbone et le captage et stockage du carbone. Cette gestion du carbone est défendue par les pays producteurs de pétrole pour pouvoir continuer leur activité de pompage d’hydrocarbures.

 

SOUTIEN AUX PAYS VULNÉRABLES

 

Le fonds "perte et dommages" a été approuvé par les 198 parties présentes pour aider les nations les plus touchées par les catastrophes climatiques. Il va permettre aux pays vulnérables victimes des dégâts climatiques (montée du niveau de la mer, sécheresses, cyclones, etc.) d'accéder à des financements pour réparer et reconstruire. Malgré l’adoption de cette mesure, des polémiques émergent, notamment vis-à-vis du montant du fonds « pertes et dommages » jugé insuffisant. [1]

 

BÂTIMENT


Le Buildings Breakthrough a été officiellement lancé lors de la COP28, résultant de l'appel franco-marocain initié à la COP27. Cette coopération vise à rendre les bâtiments résilients avec des émissions nulles d'ici 2030. Le secteur du bâtiment, responsable de près de 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, devient un sujet clé dans la décarbonation des secteurs émetteurs pour atteindre les objectifs de l'accord de Paris. [2]

 

ECOSYSTÈMES ET BIODIVERSITÉ

 

Lors de la Journée consacrée à la nature, l’utilisation des terres et des océans, 186,6 millions de dollars de nouveaux financements ont été annoncés pour des projets en faveur des forêts, des mangroves et des océans. Ce montant s’ajoute aux 2,5 milliards de dollars mobilisés en faveur de la protection et de la restauration de la nature lors du sommet mondial de l'action pour le climat (WCAS) de la COP28. De plus, 30 pays ont rejoint l'Alliance des mangroves pour le climat, et 21 pays ont approuvé la "percée de la mangrove" visant à restaurer et protéger 15 millions d'hectares de mangroves à l'échelle mondiale. [3]

 

La suite ?

 

La COP 29 aura lieu en Azerbaïdjan, marquant la conclusion de l'incertitude quant au lieu de la prochaine COP. Cette décision globale survient après des délibérations influencées par l'opposition de la Russie à la sélection d'un État de l'Union européenne. L'Azerbaïdjan, « ravi » d’accueillir cette prochaine conférence, promet d'apporter des engagements environnementaux significatifs, étant également producteur de pétrole et de gaz. [4]

 

À l’année prochaine.

 

Mathieu PAUGAM,

Consultant TOROW

 

 

SOURCES


 

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